Culte du 1er Juin 2025

Culte du 1er Juin 2025

PROVERBES 31 10 :31

10 Aleph — Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est plus précieuse que les perles !

11 Beth — Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources.

12 Gimel — Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie.

13 Daleth — Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers.

14 Hé — Elle est comme les navires marchands, faisant venir ses vivres de très loin.

15 Waw — Elle est debout quand il fait encore nuit pour préparer les repas de sa maison et donner ses ordres aux servantes.

16 Zaïn — A-t-elle des visées sur un champ ? Elle l’acquiert Avec le produit de son travail, elle plante une vigne.

17 Heth — Elle rayonne de force et retrousse ses manches

18 Teth — Elle s’assure de la bonne marche des affaires, sa lampe ne s’éteint pas de la nuit de la nuit

19 Yod — Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau.

20 Kaph — Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.

21 Lamed — Elle ne craint pas la neige pour sa maisonnée, car tous les siens ont des vêtements doublés.

22 Mem — Elle s’est fait des couvertures, des vêtements de pourpre et de lin fin.

23 Noun — Aux portes de la ville, on reconnaît son mari siégeant parmi les anciens du pays.

24 Samek — Elle fabrique de l’étoffe pour la vendre, elle propose des ceintures au marchand.

25 Aïn — Revêtue de force et de splendeur, elle sourit à l’avenir.

26 Pé — Sa bouche s’exprime avec sagesse et sa langue enseigne la bonté

27 Çadé — Attentive à la marche de sa maison, elle ne mange pas le pain de l’oisiveté.

28 Qoph — Ses fils, debout, la disent bienheureuse et son mari fait sa louange :

29 Resh — « Bien des femmes ont fait leurs preuves, mais toi, tu les surpasses toutes ! »

30 Shine — Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui met sa foi dans le Seigneur mérite la louange.

31 Taw — Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !

PRÉDICATION

Culte de départ de notre pasteur Christiane Nyangono

Pour ce culte de fin de mission pastorale de Christiane, lorsqu’il a fallu choisir un texte représentatif de sa personnalité, j’avoue que j’ai eu beaucoup de peine à me décider parmi différentes héroïnes bibliques.

J’avais d’abord pensé à la sorcière d’Endor, qui voit l’avenir pour Saül … mais comme Christiane n’a jamais gagné le gros lot du Loto je me suis dit que cela ne serait pas convaincant. J’ai réfléchi également à Deborah qui rend sa justice sous un palmier, mais des palmiers il n’y a pas tant que ça en Normandie …

Alors, dans l’embarras, j’ai respiré un grand coup comme nous l’a appris Lorenzo lors de notre fête de l’Ascension, et tout à coup j’ai eu une illumination : évidemment Christiane c’est la Ishat Hail dont parle Proverbes au ch. 31, expression que l’on traduit habituellement par « la femme parfaite ».

Lisons ce texte, si riche de bon conseils pour la génération présente et future des femmes…

(…)

Pourquoi ce texte de la femme parfaite est-il lui-même parfait pour parler de christiane ?

Au sens littéral, certains traits de la femme parfaite sont évidemment présents chez Christiane : nul ne peut douter qu’elle fait le bonheur de son mari tous les jours de sa vie (v12).

Est-ce bien vrai ?

Vous voyez, encore autre trait qui se vérifie : son mari fait sa louange (v28)

De même, elle ne craint pas la neige pour sa maison (v12), surtout celle du Cameroun. Je vais lui laisser le bénéfice du doute sur le fait qu’elle sait manier la quenouille … comme je ne connais pas bien cet objet, il est tout à fait possible que je l’ai vue un jour, une quenouille à la main avant le culte, en croyant que c’était juste un gros bâton destiné à ses paroissiens.

Rien qu’en restant à la surface du texte, nous voyons déjà que tout concourt à identifier Christiane à cette Ishat Hail, cette femme « vigoureuse » pour reprendre le sens premier du terme hébreu.

Mais qu’en est-il maintenant si l’on regarde le sens profond du texte ?

Ce serait une erreur en effet de réduire ce texte à un manuel de la bonne ménagère, à une liste de tâches domestiques imposées par contrat de mariage et qui permettrait à une femme, une fois seulement ces tâches accomplies, d’être digne de louanges – rassurez-vous mesdames.

Le rédacteur de ce chapitre mentionne, certes, toutes les tâches qu’il voit cette femme accomplir devant ses yeux, mais c’est seulement à la toute fin, au verset 30, qu’il précise ce qui mérite la louange : « la femme qui met sa foi dans le Seigneur mérite la louange ». Tout ce qu’elle fait de remarquable doit donc être interprété comme un effet de sa foi, comme un signe visible de la bénédiction que Dieu lui a accordé en l’accueillant dans son alliance, sans doute depuis son plus jeune âge. Le texte hébreu ne laisse planer aucun doute à ce sujet : ce ne sont pas ses mains qui travaillent la laine et le lin, ce ne sont pas ses mains qui guident le fuseau, ce sont ses paumes (cafim). La main, dans la Bible, est un outil que l’homme contrôle, qu’il maîtrise, et qui lui permet de créer des œuvres comme on dit « de ses mains ». La paume est l’espace en creux dans la main de l’homme, l’espace que Dieu emplit et habite sans que l’homme puisse le contrôler. Par sa présence dans la paume de l’homme, Dieu inspire les œuvres humaines, Dieu les co-crée, et enfin Il les bénit.

La force de cette femme n’est pas qu’elle puisse veiller la nuit pour faire ses comptes et distribuer ses ordres au personnel, mais que tous voient par ses actes, qu’elle agit pour le Bien commun et que par ce souci du Bien commun, elle porte témoignage de la grâce de Dieu. Porteuse de la bénédiction de Dieu dans ses paumes, l’Ishat Hail transmet cette bénédiction par ses actions dans le monde, à tous ceux qu’elle côtoie dans ce monde qu’elle contribue à façonner.

Il n’est donc pas surprenant que l’Ishat Hail, porteuse convaincue de cette Grâce et son infatigable relais vers les autres, se voit attribuer les attributs du Dieu de la Création lui-même, par exemple, au verset 30 : la sagesse (le Hekem) est sur son visage et, plus fascinant encore, « sa bouche enseigne la Torah(t) Hesed, la loi de la bienveillance ». Il y a peut-être ici l’un des rares exemples de la Bible où l’on voit suggérée, par métaphore, une version féminine de Dieu, ou en tout cas une image de Dieu qui présenterait des qualités qu’on reconnait traditionnellement dans les femmes : un Dieu qui enseigne la bienveillance et la douceur, un Dieu qui veille même tard dans la nuit pour préparer la journée du lendemain, un Dieu qui s’implique sans faiblir dans toutes les tâches quotidiennes, un Dieu « vigoureux » qui craint moins l’effort que ces douillets d’hommes.

Si je ne suis pas certain que Christiane ait jamais filé la laine avec une quenouille, ou quoi qu’on fasse avec une quenouille, je peux en tout cas certifier qu’elle a toujours œuvré avec une bienveillance et une vigueur infatigable. Elle a toujours été soucieuse de la plus petite brebis de sa paroisse : le soin que nous avons les uns des autres dans notre communauté lui doit beaucoup. De même, elle s’est toujours engagé pour animer nos cultes à Courseulles, pour ménager dans son agenda bien chargé une place pour les activités de notre petite église : notre confiance dans l’avenir et notre volonté de nous développer lui doit aussi beaucoup. Elle est vraiment cette Ishat Hail qui témoigne par ses actes, dans sa profession mais aussi en dehors de sa profession, de la Grâce de Dieu qu’elle a reçue. Nous pouvons lui en être reconnaissant, en tant que paroissiens et en tant qu’amis, et il me semble donc plus juste de terminer cette méditation, au lieu du traditionnel et un peu formel « amen », par un simple « merci » et quelques applaudissements.

Merci Christiane.

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