Un peu d’histoire…
C’est depuis l’an 1564 que l’Eglise réformée est présente à Courseulles.
En 1648, le cimetière protestant est créé; il est toujours là, entouré de son mur de pierres. Il disposait même d’une entrée directe sur l’extérieur afin que les protestants ne traversent pas le cimetière communal au milieu duquel il se trouve.
En 1822, le temple est construit, dans un terrain marécageux donné par Mr Auguste Osmont, au bout d’un chemin menant au «marais» ; cette donation a été confirmée par autorisation royale du ministère de l’Intérieur, et rien ne laissait présager qu’il se trouverait aujourd’hui en pleine ville.
Sa surface intérieure est de soixante-quatre mètres carrés ; il est monté en pierre de Caen jointoyée de terre. Son architecture,typiquement XVIIIè est simple mais agréable avec ses appareillages de pierres taillées.
Solide en dépit de ses murs de terre, il est fortement secoué le 6 juin 1944 (il avait alors cent vingt-deux ans) par un obus de mortier qui traverse la toiture, ébranle ses murs et meurtrit sa charpente.
Les soldats britanniques le réparent sommairement pour y célébrer également le culte Anglican pendant quelques semaines. La partie centrale du plafond a été remplacée par les soldats avec le vaigrage de fond d’un bateau échoué.
Le temple est resté en l’état depuis le débarquement. De nombreux projets se restaurations, ou plus ambitieux de démolition et reconstruction d’un temple neuf se sont succédés sans concrétisations.
En 1998, il y avait tout de même cinquante-trois ans que le temple attendait, le projet est repris et la restauration est décidée.
Le financement est assuré par la vente du temple de Cresseron, désaffecté depuis longtemps, à la commune de Cresseron, la participation de la Région ERF Nord – Normandie, une subvention de la Mairie de Courseulles, des dons de paroissiens et de la communauté catholique, joints aux économies de la paroisse.
Finalement, le temple a pu être restauré dans son gros oeuvre en conservant quelques blessures du débarquement, la partie centrale du plafond remplacé par les soldats est conservé
Le temple n’est pas plus grand, il n’a toujours pas de salle annexe, mais il est toujours présent. Il est maintenant couronné en son pignon Est d’une croix de pierre, « car il est bon de savoir qu’en ce lieu nous venons chercher Dieu ».
Une nouvelle entrée est aménagée par la cour intérieure, et le sens est inversé, la vielle chaire est restaurée, mais garde les cicatrices des combats. Une croix en chêne, taillée dans les pannes de la vielle charpente endommagée, est installée à l’intérieur, dans une niche. La plaque d’ardoise gravée du «Notre Père», brisée en 1944, et qui faisait face au Symbole des Apôtres est refaite et remise à son emplacement d’origine.
Et comme cela existe depuis longtemps, le culte continue, tous les dimanches matin dans le temple de Courseulles que nous laissons pour le futur comme un témoignage du passé et du présent.