Prédication du Dimanche 29 Aout 2021
Le passage du Deutéronome est une relecture d’un moment de la vie du peuple d’Israël ou plutôt du peuple de Dieu. Il se situe dans le pays de Moab c’est à dire après l’errance dans le Sinaï, et avant l’entrée dans la Palestine, donc probablement dans le sud de la Jordanie actuelle sur la rive-est du Jourdain.
Le peuple a dû affronter beaucoup de moments difficiles où ils ont dû se confronter à des peuples qui adoraient plusieurs dieux. L’auteur au travers de la voix de Moïse vient rappeler que c’est parce qu’ils ont été fidèle au Seigneur qu’ils sont toujours en vie et ont pu affronter tous ces moments. Il leurs dit donc l’importance de respecter les commandements, les rites, les règles et les lois.
L’auteur s’appuie sur ce respect de la loi car elle permet d’être reconnu par les autres peuples qui les considèreront comme sage et intelligent.
A l’époque où est écrit ce texte, il y a souvent amalgame entre les lois religieuses et les lois politiques, ce qui ne facile pas l’interprétation que nous pouvons leurs donner pour les actualiser et servir de guide aujourd’hui.
Notre contexte et situation sont totalement différents ; nous n’avons pas errer plusieurs années dans le désert et surtout notre rapport à Dieu et aux religieux sont totalement autres.
Mais cela peut-être pour nous l’occasion de nous interroger sur la façon dont nous considérons ces lois et rites ; sur la place que nous leurs accordons ; sur les priorités qu’ils ont ? Il ne s’agit pas de prendre uniquement ce qui nous intéresse et nous facile nos choix mais bien de les mettre dans un cheminement avec et vers Dieu. Il ne s’agit pas de faire du rite pour le rite, cela peut rassurer mais n’apporte rien. Un peuple a besoin de règle pour gérer la communauté, l’autodétermination ne permet pas faire fonctionner un groupe important. Rester passif et invoquer une tradition pour figer et ne plus évoluer ne me paraît pas être non plus une solution. Tout groupe a besoin d’évoluer, pour cela il faut savoir comprendre le passé, mais pas forcément de dire que nous sommes les meilleurs. Le verset qui dit que les autres peuples les considèrent comme sage et intelligent, n’est certainement à prendre dans ce sens mais permets de se poser pour savoir où il faut aller de la meilleure façon qu’il soit et ainsi devenir une sorte de référence pour d’autres.
Faut-il être un mouton qui suit aveuglement ou savoir conserver un regard critique ? Aujourd’hui où la manipulation de l’information au travers des réseaux sociaux et autres, devient monnaie courante, il devient urgent de savoir analyser, comprendre et réagir. C’est ce qui permet de rester maitre de sa vie.
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Le texte de Marc se situe à la fin des chapitres d’enseignement et juste avant la reconnaissance par Pierre de Jésus comme Christ, donc comme Messie.
Marc se sert d’un moment où des pharisiens posent des questions, pour aborder les questions sur le respect des gestes prescrit par la loi pour mettre son auditoire face à la façon dont il faut considérer cette dernière.
Marc citera des versets d’Esaïe pour mettre à sa place la loi : Les paroles restent loin du cœur ; en d’autres termes les gestes qui sont effectués ne prennent leurs importances que dans le sens que nous voulons leurs donner sinon cela reste vain et ne restent que des prescriptions humaines loin de la vie avec Dieu.
Le deuxième exemple que nous donne l’évangéliste est un peu plus compliqué. Jésus prend un article de la loi de Moïse : « tu respecteras ton père et ta mère » pour montrer comment la loi a évolué pour se décharger de façon légale de la prescription d’honorer son père et sa mère en payant une offrande ou une obole à Dieu au temple afin d’être dispensé du devoir d’assistance envers son père et sa mère. Jésus annonce la couleur au début en disant, que cela est une façon de laisser de côté la loi de Dieu en établissant sa propre tradition.
Ce point de réinterprétation de la tradition peut prendre tout son sens à notre époque où des courants religieux réinterprètent leurs propres lectures en les justifiant au nom d’une tradition ! Ceci sans tenir compte qu’une tradition a forcément un départ et donc un avant, et que tout l’environnement, le contexte et la société évoluent aussi en parallèle.
Ceci ne nous empêche de nous interroger sur notre façon de réagir face aux évolutions des lois et règles, sur lesquelles nous pouvons agir.
La dernière partie de notre passage de Marc aborde la question du pur et impure. Je suis toujours amusé de voir que je ne suis pas le seul à ne pas comprendre, les disciples eux-mêmes, malgré la proximité avec Jésus ne comprenaient pas aussi. Mais là n’est pas la réflexion de ce passage qui est sur ce qui est impur et la nécessité pour leurs contemporains d’accomplir des actes et rites.
Jésus déplace la question, ceux ne sont pas les aliments qui sont impurs mais les actions ou les pensés des femmes et des hommes qui rendent les personnes impures.
Nous avons l’habitudes de ces renversements d’analyses, mais la Marc nous montre clairement que nous sommes responsables et maitres de nos actions.
A nous de voir et savoir comment nous nous positionnons et restons mettre de nos actes et nos vies.
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La lettre de Jacques posait des problèmes à Luther pour savoir si elle devait être dans le canon des écritures. Aujourd’hui je ne rentrerai pas dans ce débat car surtout que je n’en n’ai pas les compétences.
L’épitre aborde des problèmes sur les comportements et rapports entre les chrétiens et les juifs. Notre court passage, aborde plus précisément l’action après le don reçu de Dieu. Les notes de la TOB, pour mieux comprendre l’esprit de cette lettre, parle du ‘fruit de la grâce’.
Notre passage de ce jour, après avoir rappeler que tout vient de Dieu, souligne qu’il est important de prendre le temps d’écouter et de réfléchir avant de parler. Elle souligne qu’il est important de réfléchir et de se positionner dans une démarche globale dans un chemin avec Dieu.
L’auteur annonce aussi que la loi rend libre et donc n’est pas un asservissement et un carcan.
Nous restons ainsi dans la même réflexion que Marc par rapport à la loi. C’est bien ce que nous en faisons et comment nous l’appliquons dans nos vies, nos actions qui est intéressant. Ceci nous pousse à être responsable de nos actes.
Pour terminer je me permets simplement de reprendre les versets 22 et 23 :
« Car toutes personnes qui écoute la parole, sans la mettre en pratique, ressemble à quelqu’un qui se regarde dans un miroir, et oublie aussitôt comment il est. »
Et « Mettez la parole de Dieu en pratique : ne vous contentez pas de l’écouter, en vous faisant des illusions sur vous-mêmes. »