Culte du 23 Janvier 2022

Culte du 23 Janvier 2022

PREDICATION

Les lectures de ce dimanche nous rappellent l’importance de la Parole de Dieu dans la vie des croyants.

Dans le livre de Néhémie, environ 4 siècles avant Jésus Christ, les repères religieux étaient effondrés. La Terre promise est passée sous tutelle étrangère et le temple de Dieu a été détruit. Les enfants d’Israël se sont rassemblés sur la place pour écouter la loi de Moïse. Cette loi écrite dans la langue des Hébreux, après soixante-dix ans d’exil à Babylone, beaucoup ne la comprennent plus. Alors des lévites interviennent à côté d’Esdras pour traduire et donner le sens des paroles enseignées. Cela prend du temps et dure toute une matinée. Le peuple pleure de joie mais aussi de douleur. Car oui, quand on reçoit la parole de Dieu qui éclaire notre vie ; elle nous révèle aussi nos erreurs et nous invite tous à faire pénitence.

Esdras, un homme de Dieu, est en lien constant avec lui par la prière pour des demandes précises ou pour le remercier et l’adorer comme ici au verset 6 :

‘Esdras bénit l’Eternel, le grand Dieu, et tout le peuple répondit, en levant les mains : Amen ! amen ! Et ils s’inclinèrent et adorèrent l’Eternel, le visage contre terre’.

Cette bénédiction d’Esdras est une prière d’action de grâce à Dieu pour le peuple reconnaissant et repentant !

Ecouter la Parole de Dieu est nécessaire et vital pour les croyants. En elle, Dieu nous parle. Il prend l’initiative et se tourne vers nous. Quand nous lisons la parole de Dieu, elle peut nous remuer profondément. Mais cette rencontre avec le Seigneur est source de joie et d’espérance. Alors Esdras invite les gens à faire la fête. Après l’épreuve de l’exil, le peuple comprend que Dieu dans sa fidélité continue à l’aimer et à le bénir.

‘ Ce jour est consacré à l’Éternel, votre Dieu ; ne soyez pas dans la désolation et dans les larmes ! et Ils leur dirent encore d’aller et manger des viandes grasses de boire des liqueurs douces, et d’envoyer des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour dirent-ils est consacré au Seigneur ; ne vous affligez pas, car la joie de l’Éternel sera votre force. ‘

C’est donc une invitation à entrer dans la joie de l’Eternel ’qui nous est proposée, quand nousmêmes, nous nous rendons au culte le dimanche ou quand nous nous retirons dans notre chambre pour le prier ! En avons-nous toujours conscience ?!

Ce moment, ce jour qui appartient au Seigneur ne se limite pas à une heure de cœur à cœur avec Lui, ce n’est pas une simple joie ordinaire, mais la joie du Seigneur ! Comme sa Parole, elle est la force qui nous met en mouvement, nous porte à partager et à transmettre la bonne nouvelle dont le monde a besoin.

L’Evangile de ce dimanche nous emporte en Galilée, à la synagogue de Nazareth où Jésus a grandi auprès de Joseph le Charpentier du village et Marie sa mère.

Luc, auteur de cet évangile et des actes des apôtres, est le seul non juif des 4 évangélistes. Il est médecin, un des compagnons de Paul. Quant à ‘cet excellent Théophile’, dont le prénom

signifie quand même ‘celui qui aime Dieu’, on suppose que c’est un païen converti, un non juif, comme Luc et nous ! et c’est à lui que l’évangéliste veut offrir un récit suivi et ordonné de la vie du Christ selon le point de vue des témoins oculaires.

Après le baptême du Christ et les tentations au désert, tout semble aller bien pour Jésus qui, par la puissance de l’Esprit revient en Galilée avec sa renommée qui se répand dans toute la région. C’est vraiment le début de son ministère public en Galilée. Comme tout bon juif, Jésus rentre de voyage et le samedi matin venu, il se rend à la synagogue de Nazareth. On lui confie alors une lecture comme tout fidèle autorisé a le droit de lire les écritures. Il commence à lire le début d’Ésaïe 61.

• 18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,

• 19 Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur.

L’‘année de vengeance de Dieu’ dans la suite du verset 2 d’Esaïe n’apparait pas dans le récit de Luc, comme s’il souhaitait ainsi mettre en avant la ‘grâce du Seigneur’. On dit d’ailleurs de Luc qu’il est l’évangéliste de la grâce.

Tous les yeux sont fixés sur Jésus … attentifs à l’explication qu’il va apporter sur ces versets que tous connaissent dans cette synagogue.

Jésus, s’arrête, marque une pause en prenant soin de replier le rouleau et retourne s’asseoir avant de reprendre la parole :

• ‘ Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.’

Oui, cette parole s’accomplit à l’instant même où Jésus la prononce. Comme les premières paroles de la Genèse, elle devient créatrice et se déploie dans le réel.

Ce texte d’Esaïe qui était lu année après année dans le cycle liturgique, Jésus l’actualise pour en faire un texte vivant, susceptible de toucher tous les auditeurs, dans leur existence même.

Donc, le ministère de Jésus commence par un acte de parole. Mais ne perdons surtout pas de vue, que le Seigneur nous parle aussi bien maintenant dans notre petit temple de Courseulles qu’il parlait dans les assemblées des juifs et continue à parler dans les assemblées du monde entier.

A Noël, nous avons fêté la venue de Jésus dans notre monde. C’est lui l’accomplissement de la bonne nouvelle. Cette Parole de Dieu gravée sur des pierres au temps de Moïse est désormais inscrite dans le cœur d’un homme : Jésus de Nazareth. Il est la Parole vivante de Dieu. Par lui, tous les textes de l’Ancien Testament s’éclairent d’une clarté nouvelle. La bonne nouvelle ! c’est que cette Parole qui s’accomplit “aujourd’hui”, continue à transformer la réalité au-delà des apparences…Comme pour les disciples d’Emmaüs, le Seigneur est là ; il chemine avec nous tous les jours pour nous expliquer les écritures

Les pauvres à qui la bonne nouvelle est annoncée par le Christ : ce sont les païens, lesquels à l’époque étaient vraiment pauvres matériellement et spirituellement, ne possédant ni Dieu, ni loi, ni prophète. Quant aux captifs, aux aveugles et aux opprimés, Jésus leurs redonne la guérison et la liberté par sa parole et son enseignement.

Si le peuple d’Israël au retour de l’exil, attendait, lui, quelque chose de la part du Seigneur : une lumière, une parole qui lui permette d’avancer… l’assemblée des juifs de Nazareth, elle, Chabbat après Chabbat, bien installée dans ce ronron des habitudes n’était guère disposée à attendre quelque chose de neuf de la part du Seigneur ! Comment la torpeur de certains pouvait elle s’accommoder du discours de Jésus quand bien même il tenait en une seule phrase ? Au moins, on ne pouvait reprocher à Jésus de faire une prédication trop longue !!! l.

Et voilà que Jésus semble se mettre en avant, et parait affirmer qu’il est lui-même l’accomplissement de cette Parole du prophète, suggérant presque qu’il suffit de regarder au dehors la foule qui l’a suivi, qu’il suffit d’écouter, afin de se rendre compte de la réputation qui le précède partout, de voir comment les miracles se multiplient où il se rend, pour comprendre qu’il est, lui, le Messie annoncé et attendu.

Mais dans la synagogue de Nazareth, après l’effet de surprise et malgré la bonne réputation de Jésus, le raisonnement humain et les croyances limitantes empêchent que les siens reçoivent sa Lumière. C’est ce que dira Jean au commencement de son évangile au verset 5 :

• ‘La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçue’ !

A la fin de cet épisode, on le sait Jésus sera chassé de sa propre patrie, presque lynché, tant il est vrai que nul n’est prophète dans son pays.

Alors que retenir de ces textes ce dimanche qui puisse nous stimuler en cette période où l’humanité, plus que jamais se retrouve plongée dans la peur et les doutes, générant replis et tensions à l’extérieur comme à l’intérieur de nos églises ?

Comment nous positionnons-nous, nous les Chrétiens dans le monde du 21 e siècle ?

a) Attendons-nous encore quelque chose de la part du Seigneur comme le peuple d’Israël, au retour de l’exil ?

b) Sommes-nous endormis ? aussi déconnectés que les juifs de la synagogue de Nazareth ?

c) Ou bien sommes-nous reconnaissants comme cette foule de personnes à l’extérieur de la synagogue de Nazareth, ces gens, sûrement considérés comme des impurs, des petits ou des illuminés ? mais des gens qui veulent suivre Jésus dans la joie et témoigner de leurs guérisons et libérations.

Ces versets d’Esaïe que Jésus reprend à son compte sont sa feuille de route, en tant qu’envoyé de Dieu !!!

C’est le menu des Béatitudes, une promesse de salut que le Seigneur enseignera lors du sermon sur la montagne (Mt 5,1-12 et Lc 6,20-26) pour encourager justement cette foule nombreuse des petits. Un chemin qui met en mouvement et encourage les plus pauvres, les prisonniers, les

aveugles. Aujourd’hui Ils sont nombreux ceux et celles qui souffrent de l’exclusion, d’injustices ou de violence. Jésus leur annonce “une année de bienfaits accordée par le Seigneur.” En lui, c’est Dieu qui rejoint tous les hommes pour les combler de son amour et les conduire sur les chemins de la vie.

Quand nous souhaitons une bonne année aux autres, Jésus va beaucoup plus loin : il nous parle d’une “année de bienfaits”. C’est avec lui que cela pourra se réaliser.

Le premier de tous ces bienfaits, c’est le rassemblement de tous les hommes en une grande famille ce qui fait sens particulièrement en cette semaine de l’unité des Chrétiens…

Saint Paul nous le dit à sa manière : tous membres du Corps du Christ dont Jésus est la tête. En lui, nous pouvons devenir Parole de Dieu pour le monde.

Cette Parole sera audible que si nous sommes vraiment unis à Jésus et entre nous les chrétiens…parce que Jésus lui-même a prié à cette intention :

• “que tous soient un pour que le monde croie.”Jn17

Ces trois lectures nous adressent le même appel : remettre la Parole de Dieu au centre de notre vie. Aujourd’hui, le même Christ désire nous apprendre à prier en ouvrant la Bible avec soin et recevoir toute prédication ou témoignage qui s’appuient sur la Parole de Dieu.

Sans cesse demandons au Père que par sa Parole, il nous transforme en Esdras ou en disciples du Christ, que l’Esprit Saint habite en nous afin que nous redevenions le sel de la terre. Amen.

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