Du doute à la confiance … Nous sommes tous Thomas ?

Du doute à la confiance … Nous sommes tous Thomas ?

ACTES.5:12-16

Les apôtres font beaucoup de choses étonnantes et extraordinaires dans le peuple. Les croyants se réunissent tous ensemble le long des colonnes de Salomon, mais personne d’autre n’ose venir avec eux. Pourtant les gens disent beaucoup de bien d’eux. Une foule de plus en plus grande d’hommes et de femmes croient au seigneur et ils s’ajoutent au groupe des croyants. Et même, on sort les malades dans les rues, on les place sur des lits ou des nattes. En effet, les gens espèrent ceci : quand Pierre passera, son ombre touchera au moins l’un ou l’autre parmi eux. Une foule de gens vient aussi des villages qui sont près de Jérusalem. Ils amènent des malades et des gens qui ont des esprits mauvais, et tous sont guéris.

APOCALYPSE 1.9-19

Moi, Jean votre frère, je souffre avec vous. Avec vous, j’appartiens au Royaume de Dieu, avec vous, je reste patient en étant uni à Jésus. Je suis déporté dans l’île de Patmos, parce que j’ai annoncé la parole de Dieu et que j’ai été le témoin de Jésus. Le jour du Seigneur, l’Esprit Saint me saisit, et derrière moi, j’entends une voix puissante, comme le son d’une trompette. Elle dit :« Ce que tu vois, écris-le dans un livre. Ensuite, envoie-le aux sept Églises suivantes : à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée »

Je me retourne pour voir qui me parle et je vois sept lampes en or. Au milieu des lampes, il y a quelqu’un qui ressemble à un homme. Il porte un vêtement long et une ceinture en or autour de la taille. Sa tête et ses cheveux sont blancs comme de la laine, d’un blanc très clair. Ses yeux brillent comme du feu. Ses pieds semblent faits d’un métal très solide que le feu a rendu brillant. Sa voix est aussi forte que le bruit des vagues de la mer. Dans sa main droite, il tient sept étoiles. Une épée pointue qui coupe des deux côtés sort de sa bouche. Son visage brille comme le soleil à midi. Quand je le vois, je tombe à ses pieds comme si j’étais mort. Mais il pose sa main droite sur moi et il dit : « N’aie pas peur ! Je suis le premier et le dernier, je suis le Vivant. J’étais mort, mais maintenant, je suis vivant pour toujours et j’ai le pouvoir sur la mort et sur le monde des morts. Écris donc ce que tu as vu, ce qui se passe maintenant et ce qui doit arriver ensuite. »

JEAN 20:19-31

Le soir de ce même dimanche, les disciples sont réunis dans une maison. Ils ont fermé les portes à clé parce qu’ils ont peur des chefs juifs. Jésus vient et se tient au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après qu’il a dit cela, il leur montre ses mains et son côté. Les disciples sont remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit encore une fois :« La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Après ces paroles, il souffle sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Quand vous pardonnerez les péchés à quelqu’un, Dieu donnera son pardon. Quand vous refuserez ce pardon à quelqu’un, Dieu le refusera aussi. »

Quand Jésus est venu dans la maison, Thomas appelé le Jumeau, l’un des douze apôtres, n’était pas avec eux. Les autres disciples lui disent : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais Thomas leur répond : « Je veux voir la marque des clous dans ses mains. Je veux mettre mon doigt à la place des clous, et je veux mettre ma main dans son côté. sinon, je ne croirai pas. »

Le dimanche suivant, les disciples sont de nouveau réunis dans la maison, Thomas est avec eux. Ils ont fermé les portes à clé. Jésus vient et il se tient au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté. Arrête de douter et crois. »

Thomas lui répond : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Tu crois parce que tu m’as vu. Ils sont heureux, ceux qui n’ont pas vu et qui croient. » Devant ses disciples, Jésus a encore fait beaucoup d’autres signes étonnants, mais on ne les a pas racontés dans ce livre. Ceux qu’on a racontés ici vous permettent de croire que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu. Alors, si vous croyez, vous aurez la vie par lui.

PREDICATION

La fête de Pâques en quelque sorte se poursuit ce 2e dimanche…Ainsi, les Actes des Apôtres nous décrivent la vie des premiers chrétiens, avec ‘cette foule de plus en plus grande d’hommes et de femmes qui s’attachent au Seigneur et ‘s’ajoutent au groupe des croyants’, …Dans la deuxième lecture , au1er chapitre de l’Apocalypse, c’est comme une nouvelle annonce de la résurrection par le Ressuscité lui-même : « J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » et enfin dans l’Evangile de Jean, ce cher Thomas qui nous ressemble tellement dans sa quête de vérité et ose poser des conditions pour pouvoir lui aussi adhérer pleinement à la foi au Ressuscité !

Mais lorsqu’on a pas vu le Ressuscité, comment peut-on croire à sa résurrection ? Si l’on n’a pas vu les signes de sa présence, comment peut-on croire qu’Il est vivant ?

Souvent caricaturé comme un incrédule, le disciple Thomas, dans les évangiles pose pourtant de très bonnes questions. Des questions que les autres disciples ne se posent pas ou n’osent pas poser. Thomas n’était pas présent lors des premières apparitions de Jésus aux disciples, nous non plus d’ailleurs. Ce pauvre Thomas, qui ne croit pas tout le récit des disciples ! nous en avons fait une caricature, en le réduisant à son comportement à ce moment précis. Pas facile pourtant d’exprimer ses conditions face aux 10 autres disciples qui eux sont tous convaincus, tous ont vus et entendus Jésus bien sûr !

Plusieurs interventions de Thomas rapportées dans l’évangile de Jean nous révèlent son caractère très carré ou disons pragmatique. Lorsque Jésus s’apprête à partir pour Béthanie au moment de la mort de Lazare, il y a danger et les disciples le lui rappellent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider. » Thomas dit alors aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui. » Et cette parole préfigure le martyre futur de celui qui, dès le début, a donné sa vie à Jésus.

Lors du dernier repas, lorsque Jésus annonce son départ, c’est encore Thomas, la gorge nouée sans doute, qui pose la question : »Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin ? » – « Je suis le chemin, la vérité et la vie », répond Jésus. C’est donc grâce à ses questions et à ses doutes que Thomas, doit sa singularité mais aussi la publicité quelque peu négative que la tradition lui a faite. Le voici qui revient d’on ne sait où dans cet évangile de Jean, auquel les disciples disent : « Nous avons vu le Seigneur ! » – et auxquels il répond : « Si je ne vois pas dans les mains la marque des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, non, je ne croirai pas. »

C’est grâce à cette incrédulité, à cet esprit scientifique pourrait-on dire, qui ne croit que ce qu’il a vérifié, que nous devons la certitude qui nous habite. N’oublions pas que Thomas est surtout le premier qui, devant le Christ ressuscité, a donné à Jésus son nom véritable en s’écriant « Mon Seigneur et mon Dieu ! » et confesser sa foi.

Aujourd’hui les croyants ne font pas une confiance aveugle au témoignage de l’Eglise qui met parfois des siècles à reconnaitre ses erreurs, quand elle les reconnait.

Certains aimeraient expérimenter eux-mêmes cette présence du Ressuscité ; ils aimeraient en tout cas que le Ressuscité les rejoigne dans leurs questions et leurs attentes comme Jésus l’a fait à l’égard de Thomas, de Marie de Magdala, de Lazare et de beaucoup d’autres. Peut-être, parfois, sommes-nous de ceux-là aussi. Parfois nous n’osons pas demander, estimant que tel ou tel sujet ne relève pas de la compétence ou de la préoccupation du Seigneur.

Mais, ce qui arrive à Thomas…ne peut-il pas nous arriver à nous aussi ?

Et puis ce que désire Thomas ce n’est pas seulement une preuve pour identifier Jésus ; c’est aussi reconnaître dans le Ressuscité quelqu’un qui n’a pas été épargné dans sa condition humaine ; quelqu’un qui a été blessé, a souffert… comme ces malades, ces pécheurs ou ces endeuillés qui nous montrent leurs cicatrices et leurs douleurs.

Alors huit jours plus tard, quand les disciples sont à nouveau réunis, Thomas est parmi eux. Cela correspond au dimanche, au jour où les premiers chrétiens vont se réunir ; cela correspond aussi à ce jour où nous nous réunissons nous-mêmes pour ce culte aujourd’hui

Or qu’arrive-t-il en ce jour pour Thomas comme pour tous ceux et celles qui se reconnaissent en lui ? Jésus vient et se tient au milieu d’eux, au milieu de nous et dit : « La paix soit avec vous ! »

Même si l’on a manqué l’apparition de Jésus comme aux premiers apôtres, il est possible encore de recevoir cette paix que le Ressuscité apporte.

Recevoir cette réconciliation avec Dieu, cette paix avec Lui que l’humain recherche souvent secrètement ; malgré les portes que nous fermons pour nous protéger, le Ressuscité peut toujours venir nous parler.

Il s’adresse à Thomas dans les mêmes termes qu’il a choisis pour les premiers disciples ; mais cette fois en montrant, dans son amour, qu’il sait ce que souhaite Thomas profondément. Il lui dit : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté. » N’est-ce pas cette expérience extraordinaire d’être reconnu dans ses désirs les plus profonds que Thomas fait.

Thomas est pris au mot, Jésus lui offre de satisfaire ses besoins, mais c’est pour l’inviter à l’étape d’après plus profonde celle de l’abandon et de la foi avec la certitude d’avoir été compris er reconnu pour qui l’on est. Jésus lui dit après avoir répondu à son attente, comme il dit à tous ceux qui le cherchent : « cesse de te montrer incroyant, mais montre-toi croyant, confiant ! »Tu peux bien te poser la question : est-ce vraiment le crucifié, le rejeté qui est maintenant vivant ! Oui, c’est bien lui, cesse d’en douter et deviens un homme de foi ! Thomas l’incrédule a dû être bouleversé par ce Jésus qui le connait si profondément et l’appelle à la confiance, puisqu’il confesse sa foi en disant à Jésus : « Mon Seigneur , mon Dieu. »

En définitive, le sens du reproche de Jésus à Thomas : « cesse d’être incrédule, sois croyant » et plus loin : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu » c’est qu’avec la résurrection, et dans le contexte historique, les apôtres ne sont plus dans le temps du ‘compagnonnage quotidien avec Jésus’. Il leur faut entrer dans le temps de la foi et de l’Eglise. L’incrédulité reprochée à Thomas par Jésus n’est pas par rapport à lui, mais par rapport à ses frères les autres apôtres. Ce sont eux qu’il n’a pas cru, c’est leur témoignage qu’il a refusé. A -t-il bien fait oui si l’on en croit cette dernière phrase du verset 31 :

« Ceux qu’on a racontés ici vous permettent de croire que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu. Alors, si vous croyez, vous aurez la vie par lui. » C’est à nous que s’adresse ce passage et c’est bien de Thomas ou des autres témoins que nous nous reconnaissons en eux.

Nous ne sommes plus à l’ère de l’Eglise naissante que Thomas a accueilli après vérification…Aujourd’hui, plus qu’hier l’humanité est soumise au Prince de ce monde, expert et maître du mensonge : le serpent se glisse dans toutes les sphères de la société, il peut être aussi en nous. Alors gardons aussi, comme Thomas un esprit critique et en alerte en demandant sans cesse au Seigneur de nous éclairer lui-même dans les moindres détails de notre vie en exprimant nos besoins et nos doutes pour faire des choix devant le Ressuscité en disant à notre tour : « mon Seigneur et mon Dieu ».

Thomas l’incrédule qui est devenu croyant ; c’est la figure du chrétien moderne, pas seulement bousculé par les doutes ou les peurs ; mais aussi une figure de courage et de foi qui trouve en son Seigneur l’audace et l’amour dont le Monde a besoin.

Amen

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